Lever vers 7h. Il nous faut partir si l'on veut profiter de la marée montante et épargner un peu le moteur. Départ en trombe, moteur en prise nous voilà déjà à 8 nœuds. La péniche sur laquelle nous étions amarrés à couple disparaît bien vite. La marée se ressent loin dans la Garonne ! Après un long moment à naviguer seuls sur l'eau, à la fraîche, nous nous faisons doubler par 3 bateaux dont un voilier qui nous informe que l'écluse ouvre à midi. Bon à savoir, parce que visiblement il fallait appeler ! Des tas de domaines et de châteaux sur les abords. C'est beau la Gironde.


On tente de s'arrêter à un ponton. Mais avec le courant dans le dos et la flemme de bouger tous les pare barrages pour les mettre de l'autre côté (et ainsi s'amarrer pointe face au courant), on rate et on s'en va. De toute façon, il y avait une voiture de gendarme au bout. Peut être n'avions nous pas le droit de nous poser sur ce ponton ?


Arrivée à l'écluse beaucoup plus rapidement que ce que nous avions prévu. Nous étions cette fois plutôt prêts. Les pare-bat' placés, les amarres à poste. Chacun connaissait plus ou moins son rôle. Rémi a la barre. L'eclusier nous laisse rentrer et nous explique gentiment mais un peu débordé qu'il aurait été préférable qu'on prenne rendez vous, parce qu'il doit gérer 4 écluses. Et qu'il y en a une de bloquée, les gens l'appellent, derrière il doit gérer les avalants sur la Garonne en fonction de la marée. En gros, on l'a mis dans une situation un peu délicate. Très désolés et un peu honteux, on s'amarre comme on peut derrière l'autre voilier Diogene, pendant le sassement.

Nous pensions en réalité que c'était une ecluse automatique (source : navionics). Mais c'est l'une des rares qui ne l'est pas. Ce qui paraît logique puisque c'est une double ecluse. Et qu'elle déverse directement dans la Garonne.


L'eclusier lance le sassement. Nous montons d'environ 4 mètres au dessus de la Garonne. Impressionnant de surplomber un fleuve, comme ça, en bateau.

Elle est suivie d'une seconde écluse de 2 m seulement.

On s'arrête pour fêter l'entrée dans le canal au port de Castets sur dorthe. Village très beau, un peu vide mais très beau, avec un château, une belle église et une vue imprenable sur la double ecluse et le croisement entre le fleuve et son canal latéral.

Après le repas, Gilles du Diogene, l'autre voilier qui passait les ecluses avec nous, passe nous voir. Histoire de faire connaissance. Il nous apprend qu'il y a certaines ecluses où il faut absolument qu'un passager descende au ponton d'avant pour nous amarrer une fois dans l'écluse. On est vraiment pas bien renseignés....

Diogene tire à 1m50. Ça nous rassure pour nos 1m20 malgré tout. Gilles devrait prendre son temps aussi pour faire le canal car sa place au port de Sete, ne l'attends que pour octobre. On devrait donc le revoir.


On continue. Myriam prend la barre. L'écluse suivante est vraiment juste là, derrière le virage. Sur la carte, on pensait que c'était seulement un pont ! Du coup arrivée trop vite, on a loupé la perche permettant d'activer le mécanisme ! Petite marche arrière. Petite rigolade avec des habitants d'une péniche qui se sont posés des questions en nous voyant partir si allègrement vers l'écluse.... Rémi touche la perche, un quart de tour et les feux de l'écluse changent instantanément. Cette fois ci on est bien.

Un peu inquiets pour les jeunes qui utilisaient l'écluse comme une piscine. Mais visiblement, il y a une petite alarme et ils ont l'habitude, eux.

On papote avec eux le temps du sassement. Et, au dernier moment, au moment de partir, Romain nous dit : "Le pont ! Ça va passer avec les antennes ?" Rémi a donc eu 5 secondes pour l'enlever, alors qu'elle se pliait gentiment finalement.


On continue. Le canal, ombragé, est vraiment agréable. On rencontre de rares péniches.


Petit arrêt à la demande de Myriam, juste avant une ecluse, pour ramasser les belles mûres qui ne sont accessibles que du côté du canal.


Passage de l'écluse, cette fois ci on ne se fait pas avoir, on prend la perche. On attend que l'autre péniche sorte, on rentre, on s'amarre et puis on attend. On attend, on attend et on voit une péniche de l'autre côté qui attend aussi.

Au bout d'un moment on se dit qu'il y a peut être un truc à faire pour activer l'opération. Myriam monte sur le dos de Rémi, aidée par Romain. Et effectivement, il y a un gros bouton vert sur lequel il faut appuyer pour lancer le sassement.

Attente de remplissage sous la pluie. On sort, on s'excuse auprès de la peniche en attente, et on leur explique. Ils se foutent ouvertement de nous 😂

Peut être qu'il y avait aussi ce bouton sur l'écluse précédente et que les jeunes avaient appuyé dessus pour nous ?

Allez on continue encore un peu, pas trop parce qu'on se rend compte que ça passe vite en fait.


Amarrage au piquet sur la rive. Le marteau casse. Bon on pose l'ancre en "sécurité" mais rien ne bouge.


Nuit très très calme, pas un bruit, pas un mouvement.


Conclusion de cette première journée. Des excuses, beaucoup d'excuses. Et la sensation d'être un peu des pirates, au vu de notre manque de préparation ?