Réveil matinal. La boule au ventre.

Que fait-on maintenant ?


Jour 1 en échouage :

Après avoir tenté d'appeler l'assurance, qui non seulement n'a pas de numéro d'urgence, mais en plus est fermée le lundi, Rémi joint le gars du chantier de Castelsarrasin. Il devrait venir dans la journée.


Commence alors une longue journée d'attente tout en épongeant les fonds du bateau. Nettoyer ce qui peut l'être, faire sécher tout ce qui doit l'être. Notre petit campement s'organise.

Les gens et les curieux s'interrogent, souvent ils ne voient même pas l'avarie, un bateau dans un champs, c'est vrai que ça interpelle.


Il faut aussi prévenir la famille, nous devions retrouver du monde à partir de Toulouse.. Les vacances sont compromises, en tout cas celles sur le canal.


Sébastien du chantier et Kevin son employé spécialisé das la fibre, viennent constater les dégâts. Et effectivement il y a du boulot.

Ils prévoient de revenir le lendemain avec une sangle à cliquet pour tenter de remettre l'aileron du safran en place. Puis résiner pour étanchéifier par dessus, ce qui nous permettrait d'aller via l'eau jusqu'à son chantier.


Nous avons Gilles de Diogène au téléphone qui est arrivé à Toulouse. Il doit aller chercher sa voiture à Meilhan le lendemain, sur le retour il passera nous voir.


Nous faisons plus ample connaissance avec les jeunes d'à côté qui nous invite à manger. C'est chouette, on rencontre toujours de belles personnes !


Jour 2 en échouage :


Nous ne pouvons rien faire tant que le chantier n'est pas passé.

La veille au soir, Alexiane, Jérémie (Mich'to) et Jérémie (Pépère) nous ont proposé d'aller au marché en sulky avec leurs chevaux de traits, Bis et Cana.

Encore un autre rythme que celui du cheval, nous découvrons un autre monde : celui des roulottiers.

Les discussions avec eux, nous font énormément réfléchir sur les frictions et conflits qui proviennent souvent du fait que personne ne vit au même rythme selon les moyens de transport et que l'on se met vite, trop vite dans le contexte de notre mode de transport. Entre bateau et roulotte, finalement on arrive à se comprendre.


On a finalement l'assurance au téléphone, ils vont étudier notre cas. Ils ne savent pas si nous sommes couverts car nous n'étions pas en mer...


Sébastien et Kevin passent. La tentative de remettre l'aileron en place, ne nous convient pas finalement. On arrache tout pour refaire complètement.

Ils vont faire un moule de leur côté, nous ponçons et démontons tout ce que nous pouvons du nôtre, afin de leur faciliter le travail (et de réduire les coûts).


Gilles passe le soir, il a construit son bateau, il nous donne son avis sur les réparations et la méthode à utiliser. ça nous aide bien à y voir plus clair.


Jour 3, Zigzag perd encore un bout :


L'objectif de la journée : sortir le safran, dont l'axe fait 2m50. Pour cela, deux solutions : se faire gruter à nouveau et tirer par dessous, ou creuser un trou d'un mètre sous le safran. Nous avons du temps, de la force et peu d'argent. Le choix est vite fait.

On creuse un trou.

Gilles revient et nous emmène faire des courses, notamment deux rallonges, qui nous permettent de nous connecter à l'électricité dans la ferme à côté. Ce sera plus simple pour poncer, disquer, scier ...


Les gars du chantier reviennent, avec le père de Sébastien cette fois. C'est lui qui a monté ce chantier naval.

Son œil d'expert est bien appréciable. Mais nous n'arrivons quand même pas à sortir le safran. Le trou ne sert finalement à rien, nous devons disquer l'axe du safran en deux pour le sortir.

Nous avons beau être au courant, il est toujours difficile d'intégrer que les réparations commencent par un démontage pièce par pièce et de voir son bateau se faire dépiauter.


Le père de Sébastien, nous refera notre axe. Puis Sébastien soudera des tôles dessus pour refaire un safran. Puis une fois tout cela en place, nous pourrons repositionner l'aileron et Kevin résinera par dessus.

OK on commence à y voir clair dans les travaux. ça fait du bien.


Nous continuons de poncer de la fibre. Il y a de la poussière partout, on ne s'en sort pas, mais le gros est fait. Heureusement la douche chaude dans la ferme à côté, nous permet de garder le moral.


Zigzag interpelle toujours les piétons et les cyclistes. Il y a ceux qui blaguent avec leur accent chantant "Mais il est de l'autre côté le canal!", "Je ne savais pas qu'il y avait la marée ici". On ne peut pas leur en vouloir, mais on rit jaune. Il y a ceux qui lancent un coup d’œil, et chuchote entre eux à voie basse, avec des regards en coin. Il y a les cyclistes compétiteurs qui ne voient même pas le bateau. Il y a ceux qui s'arrêtent, prennent le temps de discuter, de comprendre et de nous réconforter par de petites paroles qui font du bien. Et enfin, il y a ceux qui s'arrêtent vraiment, qui nous demandent comment ils peuvent nous aider, comme ce couple qui passe tous les soirs, lors de leur balade quotidienne, qui nous ramène des tomates et une bière bien fraîche.


Jour 4, on prend racine


Ponçage, ponçage. On en profite pour faire tous les petits travaux que l'on avait prévu de faire à Sète. Traiter la rayure qui rouille sur la quille, regarder sous la barre de la pointe avant s'il n'y a pas des infiltrations d'eau ...


Encore de la poussière.

Sébastien nous appelle, il ne trouve pas de fournisseurs pour l'axe qui puisse livrer avant deux semaines.

Bloqués.


Gros nettoyage le soir, on enlève le gros de la poussière, mais globalement maintenant on dépend de l'axe.

Le gros du boulot est fini pour nous.


Apéro bien mérité au coucher du soleil.


Jour 5, notre vie dans les champs s'organise


Dur dur de faire un résumé d'une journée à peine entamée. Myriam va chercher du boulot dans les pommes ou les vendanges autour pendant que Rémi fera les petits travaux sur le bateau et surveillera le chantier.

Sébastien nous a appelé, on a peut-être un axe de safran dès mardi ou jeudi de la semaine prochaine.


Et Gipsy dans tout ça ? Il adore sa nouvelle maison à la campagne ! Tellement de choses à découvrir dans ce gigantesque jardin. Maintenant il sait monter et descendre d'une échelle.